Le mouvement grandissant de femmes qui regrettent d’avoir eu des enfants

Au mois de Janvier dans le magazine Maclean’s est paru un article qui m’est rentré dedans «  mothers who regret having children are speaking up like never before ». Les mères qui regrettent d’avoir eu des enfants prennent de plus en plus la parole. Oui vous avez bien lu, pas des femmes qui ne veulent pas d’enfants mais des mères qui affirment qu’elles auraient préféré ne pas avoir eu d’enfants ou plutôt, elles regrettent la maternité. Bien évidemment, il est trop tard pour ces mères car elles ont enfanté et ne peuvent pas revenir en arrière. Ça ne doit pas être évident pour elles de briser ce tabou et d’avouer ce ressentiment sans se faire traiter d’égoïste, de sans-cœur et de mère indigne.

L’article fait réfléchir, ces femmes en question regrettent-elles vraiment d’avoir eu des enfants ou regrettent-elles d’avoir eu des enfants à notre époque? Je me demande si dans un autre contexte, ces femmes auraient eu le même discours. Maclean’s donne la voix à des mères dans les autres provinces où les programmes de conciliation  travail-famille-vie ne sont pas les mêmes qu’au Quebec. Je me demande si ces mères auraient eu le même discours si elles avaient eu accès à des congés de maternité généreux, à un congé pour le papa, à des places en  garderie à tarifs raisonnables. Comment elles auraient perçu la maternité, si elles avaient un entourage aidant, une communauté de parents à proximité, des ressources d’aide et d’écoute.

En lisant l’article et en recherchant un peu plus sur le mouvement, je me suis rendue compte que moi aussi dans un environnement aussi hostile envers les mères, j’aurais eu un sentiment de regret. On met beaucoup trop de pression envers les femmes et encore plus aujourd’hui avec le retour du “fait-maison”. On s’attend à ce que les mères soient des ménagères, des professionnelles et par-dessus le marché elles doivent adorer le tout et ne pas se plaindre.

La maternité est tellement idéalisée : on vend des vêtements de maternité magnifiques pour la grossesse parfaite, des livres de comment faire pour que ton bébé dorme la nuit dès son retour de l’hôpital, des jouets qui sont supposés occuper bébé pendant des heures etc. La réalité est toute autre, c’est tout un choc avoir un enfant. Les mères se sentent seules, isolées et cela peut durer des années.

Traiter ces femmes de tous les noms et de dire qu’elles sont égoïstes est un jugement facile et vraiment injuste. À la place de les juger,  on devrait se poser des questions et réfléchir au fait que ça prend un village pour élever des enfants. Le village ne devrait pas être composé d’une seule femme qui doit tout sacrifier.

 

 

 

 

 

 

 

 

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