Ah ben tabarouette, papa avait raison ! Ah comme j’aurais aimé ne pas avoir à l’avouer ! Comme j’aurais aimé qu’il ait tort quand, à la fin d’un long monologue de reproche, il me jetait cette phrase qui ne voulait rien dire.
C’était hier tellement abstrait, méprisant de mes 16 ans ! ;
C’est aujourd’hui tellement limpide, impuissant.
Car ce n’était pas de l’arrogance qui filtrait sous ces quatre mots, mais plutôt la lassitude d’un parent qui sait que, de toute façon, le temps fait bien les choses. Le « plus tard » est bel et bien arrivé, mesdames et messieurs ! Et j’ai compris !
Jai compris qu’un parent n’est pas tout-puissant. Il doute, regrette, se remet en question, mais toujours sous des airs de stabilité.
J’ai compris qu’un parent a peur. Très peur, tout le temps.
J’ai compris qu’un parent aime inconditionnellement, parfois même malgré lui.
J’ai compris que, dans le fond, c’est l’enfant qui a le gros bout du bâton puisqu’on l’aime pas mal plus qu’il nous aime…
J’ai compris qu’un parent c’est fier de sa progéniture, mais souvent trop fier pour le dire !
J’ai compris, bref, qu’il existait des bas-fonds à mon coeur et des recoins de mon esprit que seul le fait de devenir parent pouvait révéler. Certaines de ces découvertes ont fait de moi une meilleure personne, plus forte et épanouie. D’autres, au contraire, ont révélé des facettes de ma personnalité que j’aurais préféré ne pas connaître…Une chose est sûre, on ne peut prétendre comprendre ce qui se passe dans la tête d’un parent sans faire partie de ce club pas très sélect.
J’ai compris surtout, qu’un jour je n’aurai d’autre choix que de dire à ma fille, un peu à contrecœur : « Tu comprendras plus tard… »