Je suis assise sur le bord d’une terrasse dans un café Montréalais
Je ressens la douceur de la nuit s’installer, la brise d’air caresser mon visage.
Entremêlée à cette douceur, ma gorge se noue, je sens mon cœur battre dans ma poitrine, mes yeux ne tardent pas à s’emplir d’eau.
L’année passe, je vois les saisons défiler et mon être s’emplir de cette conviction; je suis une enfant du monde, partout où je vais, je me sens chez moi, à quand le prochain voyage en avion?
Puis vient le meilleur moment de l’année, le moment tant attendu, pour le quel on vit; l’été, les vacances.
C’est ainsi que quelque chose d’extraordinaire arrive, nostalgie s’installe.
Mon enfance défile. Les heures de siesta converties en heures des quatre cents coups suivies d’une bonne raclée générale avec les cousins, les chemins vers la plage en maillot à défiler entre les ruelles du quartier darbouka dans une main, couffin avec une cargaison de sandwich hrissa merguez dans l’autre.
Les milles et une soirée mariage sur les toits… TOUT me revient et tel un coup de poing de l’intérieur , la température escalade de paire avec mon envie qui bouillonne pour rentrer au bled.
Ahh sacré mois d’août, si seulement tu savais comment nous; enfants de deuxième génération, ressentent un éternel déchirement en ta présence.
Au mois d’août, tu manques ce fameux mariage de ce fameux cousins. En d’autres mots, tu manques de partager sa joie.
Un ami d’outre-mer m’a demandé, tu fais quoi?
Ma réponse; comme mes parents sont restés trop longtemps dans l’avion, arrivés au pôle nord presque, au mois d’août, si tu n’as pas prévu le coup en janvier, tu restes à Montréal et tu pleures !