I Il y a quelques années déjà,
Un désir germait dans ton esprit,
Lentement, tout doucement,
Tu prenais la décision
De porter un bébé,
De devenir maman,
Pour la première fois.
Sans pour autant te laisser gagner
Par ces pensées futiles
Tentant à maintes reprises te mettre en garde.
Sans pour autant te laisser tourmenter
Par ce pressentiment,
Cette voix intérieure,
Voulant à tout point te protéger.
Sans pour autant te laisser submerger
Par ces signaux d’alarmes,
Criant que ce nouvel être
Risquerait de venir perturber
Ce précieux équilibre que tu avais su trouver.
Mais qu’adviendrait-il
De tous ces efforts passés,
Ces sacrifices,
Ces nuits écourtées,
Ces jours forts de travail acharné,
Ces plans, ces objectifs,
Ces pions si stratégiquement placés sur l’échiquier?
Lentement, tout doucement
Et si tout s’écroulait?
Ces pensées, tu les chassais tout bonnement de ton esprit,
Comme l’on chasse un moustique
D’un geste nonchalant de la main,
Tu te disais que tout irait bien,
Qu’il te fallait ce bébé,
Coûte que coûte.
Que ta vie se retrouverait peut-être chamboulée,
Mais que tout finirait par se replacer,
Tôt ou tard.
Tu y croyais fort.
J’aimerais te dire, à toi future maman
Que tes pensées criaient raison,
Que tu t’apprêtais à embarquer
Dans de méchantes montagnes russes,
Que tu t’apprêtais à vivre
Toute une aventure,
Une des plus grandes de ta vie.
Il y aura de ces jours,
Qui te pousseront à bout,
Qui t’exténueront, te surmèneront,
Lentement, doucement,
Te jetteront à terre,
T’éprouveront,
Jusqu’à te faire croire
Vouloir tout laisser tomber,
Ta carrière, ton travail, tes études,
Ton couple,
Ton rôle de maman.
Mais j’aimerais te dire également
Que tu ne te laisseras alors pas faire,
Que malgré les difficultés, les épreuves,
Les incertitudes et les sentiments de culpabilité,
Tu te relèveras,
Et tu réaliseras
Que cette aventure aura été néanmoins
Une des plus belles de ta vie.
Que dans cette vie,
Il n’y aura jamais rien eu de plus vrai, de plus sincère,
De plus authentique, de plus pur,
De plus beau, de plus précieux
Que le regard et le sourire,
L’innocence, l’insouciance et le rire d’un enfant,
Ton enfant.
Et lorsque tu ouvriras les yeux chaque matin,
Tu seras témoin
D’un des plus précieux portrait de ta vie;
Ce bambin qui dort, collé contre toi,
Calme et paisible, un sourire en coin,
Tu auras alors la certitude
D’avoir pris la meilleure décision de ta vie.
Tu continueras à te relever et à marcher sur la route de ta vie,
Seulement mieux accompagnée,
Ton enfant n’entravera pas tes plans,
Tu sauras accomplir ce en quoi tu crois,
Et traverser chacune des épreuves de ta vie
Seulement avec plus de confiance et de courage
De ferveur et de force,
Que jamais auparavant.
Tu auras bien fait de ne pas t’inquiéter.