Souris, puis fais à ta tête.

À l’instant même où l’on annonce sa première grossesse, on ouvre la porte aux conseils, suggestions et histoires des parents plus expérimentés, qui en toute bonne foi, s’en donnent à cœur joie.

Les discours varient alors selon la culture, la vision et l’expérience personnelle de chacun, nous laissant parfois dans un tourbillon d’information dont on ne sait que faire. Après tout, n’ayant pas encore vécu ces expériences, tout est encore inconnu. Tout est à construire ! On se sent dépassé par les évènements, confiants en ses capacités mais un peu incertains tout de même.

Surtout quand, après avoir énoncé une idée, on nous rabroue à coup de : Ouff, bonne chance. Tu m’en donneras des nouvelles. Moi en tout cas…(insérer expérience personnelle).
Exemple :

– Ohh, ben moi j’ai décidé que j’essayais les couches lavables!

– Commence par changer une couche qui déborde jusqu’au dos on s’en reparlera!

– Oufff, bonne chance. Moi j’avais pas vraiment le gout de mettre des explosions de caca juteux dans ma laveuse.

Ou encore:

– Ohh, ben moi ce sera pas d’écrans en bas d’un an !

– Oufff bonne chance. À 4 mois mon fils réclamait déjà mon Iphone. C’est ça la nouvelle génération, ma fille !

ou le classique:

Et le classique:

– Ohh, ben moi je compte allaiter exclusivement pendant les 6 premiers mois.

– Oufff bonne chance. Tu n’auras plus aucune indépendance, moi ça m’a tué !

Bref, tout pour nous faire perdre nos moyens, nos semi-certitudes, nos visions.

Personnellement, on m’a fait toutes sortes de conseils : des conseils pour aider bébé à faire ses nuits, des conseils pour l’emmailloter, des conseils pour l’introduction des solides, des conseils pour ci et pour ça. Attention, plusieurs d’entre eux ont été très judicieux, très intéressants ! J’adore apprendre et écouter une variété de mères partager leurs connaissances.

Le meilleur conseil qu’on m’ait donné toutefois, est provenu de la cousine de mon conjoint. Après m’avoir rabattu les oreilles d’une foule d’informations, de livres et d’idées, elle m’a dit : « Souris, puis fais à ta tête ».

Un énorme poids s’est alors soulevé de sur mes épaules. Sourire, puis faire à sa tête, c’est accepter d’écouter sans se laisser envahir. C’est accepter d’essayer, au risque de changer d’avis, d’échouer, de trébucher, de rebrousser chemin. C’est accepter de se faire confiance, de croire en l’instinct maternel. Ce qui ne veut pas dire que l’on ignore de manière arrogante les conseils des parents plus expérimentés. Parce que oui, l’expérience est précieuse.

Mais ce n’est pas parce que vous n’avez pas vécu la maternité que vous n’avez aucun repère personnel. Vous êtes tout à fait capables de déterminer vos valeurs, vos limites, vos choix et vos capacités.

Alors mamans : Souriez, puis faites à votre tête.

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