Moi, je suis née là-bas, entre Monts de la Madeleine et Monts du Lyonnais, sur les bords de la Loire, et c’est au confluent d’un fleuve et d’une rivière que j’ai grandi, sur une presqu’île entre Rhône et Saône.
Mon fils, lui, est érable, petit homme né ici, entre la Montagne et le Saint-Laurent.
Je suis arrivée, seule, à Montréal à la fin de l’été 2003. Aujourd’hui, j’élève un petit Franco-Canadien (ce que je suis aussi depuis presque 10 ans) que j’essaie de rendre fier de ses racines et à qui je veux apprendre à déployer ses ailes.
Tout comme moi, ses racines sont en France. Mais, contrairement à moi, sa connaissance de la France se limite aux vacances que nous y avons passé et aux contacts que nous avons avec notre famille (essentiellement par Skype). Mais ses racines, elles sont aussi au Québec, parce que c’est ici qu’il est né, ici qu’il grandit, qu’il se construit. Et, au travers de lui, mes racines à moi, s’ancrent un peu plus profondément en sol québécois.
Si je veux que mon fils soit fier de ses racines, que ce soit de ce côté de l’Atlantique ou de l’autre, c’est parce que le mélange de culture qui bouillonne en lui contribue à forger sa personnalité : un petit Québécois qui a fait du parc Lafontaine son terrain de jeu, un petit Français qui porte en lui un peu de la Bourgogne de l’arrière-grand-père dont il porte le prénom !
Et ses ailes ? il les déploiera plus tard, quand il choisira qui il veut être et où il veut vivre. Peut-être fera-t-il comme sa maman et choisira-t-il d’aller faire pousser de nouvelles racines sur un nouveau continent ? Peut-être enracinera-t-il notre famille encore plus profondément dans ce Canada que nous aimons ? Ou peut-être encore choisira-t-il un retour au source, un retour dans la France de mon enfance ?