Avant d’avoir moi-même des enfants, j’avais entendu parler les mamans dans mes cours, et ensuite mes collègues de travail, d’un certain mal bien connu et aussi redouté de tous. D’une bibitte qui fait « chier »… littéralement. Désolée pour mon vocabulaire imagé, mais il n’y a pas d’autre façon pour vous la décrire.
Ma petite fille est âgée de deux ans et demi, a été allaitée jusqu’à dix mois, est en bonne santé, a un bon appétit et est généralement très joyeuse et active. Il y a bientôt un mois et demi, j’ai pris la grande décision de l’envoyer en garderie éducative. Qui dit garderie, dit bonjour infections.
Alors, ma petite fille en pleine forme se lève un bon matin, toute souriante; je l’installe pour déjeuner et elle bavarde avec son papa. Alors que je la prépare pour son départ à la garderie, je remarque qu’elle a à peine touché à son petit déjeuner. Mon instinct de maman me dit qu’il y a quelque chose d’anormal, puisque, dans les derniers jours, son appétit a considérablement diminué. Pourtant, rien ne me préparait à ce qui allait suivre.
Prête pour le départ, elle lève son chandail et me dit : « Oh maman! “Didi” j’ai mal! » Je me dis qu’elle veut sûrement aller à la toilette, mais elle me fait signe que non. Je me dis donc : « Ce n’est sûrement rien; hier, ses selles étaient normales. »
Une fois rendues, ma fille et moi, à la garderie, je la confie à son éducatrice. Mon cœur de maman me pousse à mentionner, à son éducatrice, l’épisode du mal de ventre et que si cela se reproduisait, de m’en faire part.
Rentrée chez moi, je m’amuse un peu avec mon garçon, je déjeune et hop! C’est l’heure de la sieste. J’en profite pour aller coucher toutes mes bonnes intentions de la semaine sur papier. Déterminée à passer une semaine qui s’annonce pleine de changements et de ménage dans ma vie… bon, je n’en dis pas plus parce que ça, c’est une autre histoire.
Je reçois un coup de téléphone et mon cœur se serre : c’est la garderie. À l’autre bout de la ligne, l’éducatrice m’annonce que Loulou a une fièvre de 38,5 °C accompagnée d’une diarrhée et me demande si je peux venir la chercher. Son frère est en train de dormir et c’est également l’heure de la sieste à la garderie. Décision difficile, mais je décide d’aller la chercher après leur sieste à tous les deux.
Vers 14 h, je vais à la rencontre de ma fille qui me semble contente de me voir; ça fait toujours plaisir de voir ses petits yeux brillant de bonheur. Cela dit, je franchis la porte de ma maison et voilà que débute mon cauchemar.
Imaginez-vous devoir accompagner aux toilettes, chaque demi-heure, un enfant pris avec des crampes à n’en plus finir, apeuré par son propre caca et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Vous préférez ne pas essayer? Je vous comprends! Voici pourtant ce qu’était devenue ma nouvelle réalité.
Ce maudit virus nous a même privés de sommeil; nous ne pouvions même pas souffler pendant la nuit, nous réveillant aux heures en état d’urgence. Je vous explique un peu notre routine en six étapes :
- Ma fille me regarde avec des yeux paniqués et me dit : « Maman, maman! Caca! »;
- Nous enlevons la couche, je l’assieds sur la toilette, mais rien ne sort;
- Elle veut ensuite absolument que je lui remette sa couche;
- Elle descend et grouille un peu partout dans la maison en chantant à tue-tête : « Oh maman! Caca! Oh, j’ai mal, maman! »;
- Je l’immobilise et j’essaie de la calmer, mais elle se tortille dans tous les sens, ayant comme le feu au derrière;
- Je lui dis alors : « Vas-y, chérie, fais ton caca! Vas-y, pousse! Fais-le, tu es capable, mon bébé! »
Croyez-le ou non, j’avais l’impression de donner des instructions à une femme prête à accoucher… Gros flash-back! Moi, en salle d’accouchement, lors de mes contractions, grouillant partout dans la chambre, redemandant à mon mari un fameux massage pour me soulager. C’est comme ça que j’ai pensé à préparer une huile de lavande pour masser le petit bedon de ma puce. Un succès, le massage parvient à soulager ses crampes.
Deux jours plus tard, ma fille n’a plus de fièvre, mais les diarrhées et les crampes sont encore très fréquentes : six diarrhées par jour, en moyenne. Et cela a duré exactement une semaine!!!!! Oui, sept belles journées à être mises en quarantaine, et, croyez-moi, j’ai prié fort pour sa guérison et encore plus pour que son petit frère ne l’attrape pas! Parce que je ne me voyais pas vivre une autre semaine pareille.
Vous êtes curieux de savoir si je l’ai amenée voir le docteur? Eh bien, non. Oh! Je ne vous ai pas mentionné un petit détail; je suis infirmière, et notre système de santé, je ne le connais que trop bien. Pourtant, cela ne m’a pas empêché de douter un million de fois de mes propres capacités à gérer la crise. C’est pour cette raison que j’ai appelé Info-Santé pas une, mais trois fois en faisant bien attention à ne pas dévoiler mon identité d’infirmière!
Ma fille n’était toujours pas déshydratée parce que maman lui a fait des frappés verts bien santé, transformés en popsicles, qu’elle a à peine accepté. Son frère en pleine poussée dentaire, lui, s’en est régalé parce que ça lui gelait sûrement les gencives.
Pedialyte : refus catégorique, j’ai donc dû me débrouiller. Je lui ai donné de l’eau tiède avec un peu de miel et elle en a bu! Des tisanes au thym, à la menthe et au chai : quelques gorgées seulement. Les derniers jours, elle a enfin accepté du Pedialyte, mais mélangé avec du jus de fruits Oasis trafiqué ni vu ni connu. Autre astuce : des comprimés de Probaclac ou de BioKIDS écrasés dans son yogourt probiotique ou dans son Minigo. Bref, on a fini par s’en sortir!
Je n’ai pas suivi les recommandations à la lettre, mais j’ai fait preuve de bon sens; je ne voulais surtout pas que ma fille finisse aux urgences avec un soluté dans le bras. Je ne vous cacherai pas que j’ai failli céder à la panique plusieurs fois en voyant que la couche de ma fille contenait du sang, dû à une muqueuse très irritée, avec chaque selle.
J’ai rappelé Info-Santé et une dernière infirmière m’a répété ce que les autres m’avaient déjà recommandé. Nous étions rendus au cinquième jour de gastro et il fallait attendre sept jours avant que cela requière une enquête médicale. Tant qu’elle restait hydratée, continuait à jouer, à sauter et à se disputer avec son frère en attendant ses crampes, la maman était bien contente.
Même si ma fille prenait peur quand l’envie de faire son caca arrivait, et que, des massages, elle m’en a redemandé plusieurs semaines plus tard, au moins, Dieu merci, nous nous en sommes sortis et mes prières ont été exaucées! Amine!!