L’amour ne se divise pas et autres blabla

Update: Ce texte a été écrit il y a plus 22 mois. Ma petite aura bientôt deux ans et je peux définitivement vous confirmer qu’elle est montée très vite rejoindre sa soeur dans le podium de mon coeur.

Par contre non, je n’ai toujours pas oublié la douleur de l’accouchement.

***

L’amour ne se divise pas, il se multiplie.

Toute future maman d’un deuxième enfant a entendu ce dicton pour le moins rassurant quand, prise de doutes, elle ose demander si le second enfant sera autant aimé que le premier.

J’ai toujours cru que c’était une phrase un peu trop bien ficelée, qui tourne un peu les coins ronds. Un peu comme quand on balaie la douleur de l’accouchement du revers de la main, clamant: «On oublie tout à la minute qu’ils sont dans nos bras».

Deux semaines post-partum, je vous le confirme : Non, je n’ai pas oublié la douleur de l’accouchement.

Et non, je n’aime pas également mes deux filles. Du moins, pas encore.

Ça ne m’inquiète pas plus que ça. Pour moi, le contraire aurait été étonnant. Après tout, ma première a été le centre de mon univers pendant plus de trois ans. Sa grossesse a été ponctuée de cours prénataux, de tableaux Pinterest pour des décos de chambre, d’un énorme baby shower, de magasinage intensif, d’applications Iphone détaillant l’évolution du fœtus.

Ma deuxième grossesse elle, je l’ai passée à courir après un terrible-two chantant Let it go à tue-tête.

Outre ces considérations matérielles, ma première m’a propulsée vitesse grand V dans un tourbillon d’émotions dont je ne soupçonnais même pas l’existence. De baby blues à rires hystériques, j’ai été prise de court par cet amour aussi puissant qu’inconditionnel surgissant du fin fond de mes entrailles. Ma vie, mes valeurs, mes objectifs, ma vision du monde : tout a été chamboulé.

Trois ans plus tard, je suis beaucoup plus sereine dans ce nouveau chapitre de la maternité. Plus heureuse, aussi. L’amour est moins foudroyant, mais plus assuré, plus apaisant. Mes inquiétudes sont moins superficielles. Ce que je ressens pour mon nouveau-né aujourd’hui, c’est un solide instinct de protection. C’est une fierté incroyable. C’est une gratitude infinie pour ce trésor que je crois à peine mériter.

Et tous les jours, l’amour que je ressens pour elle grandit, s’affirme et s’épanouit. Un peu plus haut, un peu plus fort. Un jour, une (courte) nuit à la fois.

Et je ne m’inquiète pas : très bientôt, elle viendra rejoindre sa grande sœur sur la première marche du podium de mon cœur.

Quant à la douleur de l’accouchement, elle finira également par fondre dans le brouillard de ma mémoire. Et je finirai par dire moi aussi, que ce n’était pas si pire que ça… !

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