Dès l’annonce de la grande nouvelle, il y a excitation et frénésie autour de tout ce que l’on doit préparer pour l’arrivé de bébé. On passe son temps à feuilleter les magazines de décor, surtout les pages interminables de Pinterest et d’Instagram. On survole des magnifiques photos, afin de nous inspirer pour créer la chambre parfaite pour bébé. On ne se questionne pas, on achète pour la plupart le fameux lit de bébé à barreaux. De mon côté, on me l’a offert, tout le set avec la table à langer et compagnie.
Laissez-moi vous dire que ma réalité était loin de toutes les photos de magazines ou de publicité. J’sais croire que bébé s’endormirait et serait aux anges dans sa chambre toute douillette et dans son lit à barreau. Pour ma fille, nous avons fait du cododo jusqu’à ses 14 mois. Toutes les fois que j’essayais de la déposer dans son lit c’était la crise, la torture pendant une bonne heure. Mon cœur de maman ne pouvait être témoin de cela ni de supporter ce genre de crise. J’ai tenu bon pendant 3 jours, à chaque tentative je finissais par tout abandonner. J’ai fini par ne plus supporter de voir ce lit à barreaux. À chaque fois que j’y jetais un regard, j’avais l’impression de voir une cage ou même une prison. Oui, en voyant ma fille pleurer et tenir les barreaux, je réalisais que je la privais d’une liberté, celle de se mouvoir seule et de venir me trouver quand elle en sentait le besoin. Je devais donc trouver une solution pour que ma fille apprécie sa chambre et que je puisse me retrouver quelques heures dans la mienne, seule avec mon époux, comme au bon vieux temps. Souhaiter toute une nuit semblait improbable, je n’osais en demander plus. C’est alors qu’un jour en essayant de trouver une activité sur la motricité fine, inspirée de Montessori, j’ai fait la découverte d’une chambre Montessori.
Montessori, la révélation!
Dr. Maria Montessori a été une révélation pour moi, je ne lui avais jamais porté l’attention qu’elle méritait. Dans mes jeunes années d’étudiante, les cours de psychologie de l’enfance ne m’avaient pas autant interpellés. Mais voilà en devenant maman, en situation de désespoir, on bouffe les livres sur le développement de l’enfance en espérant comprendre, mais surtout trouver une solution pour nous venir en aide. En allant creuser loin, dans le fin fond de ma mémoire défectueuse, j’ai retrouvé Dr Maria Montessori. Une médecin italienne qui a consacré toute sa vie à l’éducation des enfants, à leur développement physique et spirituel. Pour elle, entre la naissance et l’âge des six ans, l’enfant apprendrait plus qu’un jeune adulte au cours de son parcours universitaire. Elle encourage les parents à insister sur l’environnement de l’enfant pendant les premières années. Elle propose un aménagement sécuritaire pour l’enfant en stade de développement, qui lui permettra de se mouvoir librement dans un milieu crée juste pour lui. Dans la pensée Montessori, le déplacement nourrit intellectuellement l’enfant et « la main est l’outil de l’intelligence ». Le concept prône que tout doit être accessible et à la hauteur des bambins. Ainsi, ils pourront exercer leurs activités et toucher les divers objets de manière sécuritaire, naturelle, autonome et sans restrictions. Cette philosophie m’a plu et semblait convenir aux réalités que je vivais avec mon enfant. Je devais l’amener à ne plus craindre son lit à barreaux et l’aider à apprivoiser sa chambre.
Un simple matelas pitché au sol
C’est donc comme ça que j’ai décidé d’aménager une chambre Montessori. En d’autres mots, enlever le matelas de son lit et le déposer au sol, mettre quelques tapis dans la chambre, des oreillers autour du matelas pour créer une barrière au cas où ma fille roule au cours de la nuit. J’ai disposé des livres à sa hauteur et quelques jouets à sa disposition. J’ai fais le tri dans ses affaires afin garder la chambre le plus simple possible et désencombrée. La réaction de ma fille au moment du dodo en valait le coup. Lorsqu’elle a vu les changements, elle a accouru essayer son nouveau lit. La même soirée, elle s’est endormie dans sa petite chambre Montessori sans pleurs et sans cris. Je vous mentirais si je vous disais que se fut ainsi tous les jours, mais c’était suffisant pour me convaincre que le second bébé que je portais finirait probablement dans une chambre de ce genre.