La thérapie de couple a changé notre vie

Un silence habitait notre demeure depuis plusieurs semaines déjà. D’habitude, on arrivait toujours à surmonter nos conflits, du moins, l’un de nous abandonnait et faisait les premiers pas. Mais pas cette fois-ci. Plusieurs jours avaient passé sans qu’un mot ne soit échangé, aucune marque d’affection, même un coup d’œil rapide vers l’autre était proscrit. En plus, notre enfant souffrait de cette tension dans la maison, son comportement ayant changé drastiquement et ni l’un ni l’autre ne semblait vouloir sortir le drapeau blanc.

Que faire quand notre couple bat de l’aile? Nous ne voulions pas nous tourner vers nos familles. Pour nous, c’était d’armer nos parents contre notre conjoint, c’était de leur avouer qu’ils avaient raison sur bien des points. Nos amis…bien qu’ils soient merveilleux, qui veut s’ouvrir à ses amis, leur ouvrir cette partie la plus intime de soi, son couple? Qui veut déshabiller ainsi son conjoint, aux yeux de tous, aux murmures durant les réunions, aux conversations entre mari et femme le soir venu?

Dans un dernier élan de désespoir, pour sauver mon couple et l’enfance de ma progéniture, j’ai prononcé les mots «thérapie de couple» à mon mari. Il me fusilla du regard. Je venais de prononcer les mots qu’il ne voulait pas entendre. Lui, qui déteste tout ce qui a rapport à la psychologie, le voilà au pied du mur. Mais il était trop tard. Plus rapide que lui, j’avais déjà pris rendez-vous.

Comme dans les films, nous voilà chacun assis droit sur sa chaise, face à ce thérapeute que j’avais déniché sur le net, ne sachant trop quoi lui dire. L’homme nous questionne, pourquoi êtes-vous ici, que faites-vous dans la vie, comment ça se passait avant les enfants, passez-vous du temps ensemble, qu’est-ce qui est la principale source de conflit au sein de votre couple, qu’aimez-vous le plus chez votre conjoint, que détestez-vous le plus chez votre conjoint, comment réglez-vous vos conflits habituellement, etc….

Lorsqu’il eût terminé son interrogatoire, il nous dit que nous étions un couple très normal, et comme bien des couples, notre problème était la communication : nous disions la même chose mais sans se comprendre. Il nous donna donc des méthodes à appliquer lorsque nous nous retrouverions face à un conflit. Un rendez-vous était pris pour faire un suivi deux semaines plus tard.

Les conseils étaient bien simples : parler au je, écouter l’autre pour entendre ce qu’il dit et non pour lui répliquer, prendre en considération des sentiments de l’autre et surtout, passer du temps en tête à tête. Les jours suivants furent difficiles. Il a fallu se parler et travailler très fort sur soi pour changer nos mauvaises habitudes. Nous nous sommes assis ensemble et avons parlé de tout ce qui nous avait dérangé, blessé, heurté durant les semaines précédentes. Plus nous parlions, plus nous réglions des conflits et plus je reprenais conscience des raisons pour lesquelles j’étais tombée amoureuse de cet homme face à moi, quelques années auparavant. Plus je sentais tout cet amour que j’avais pour lui. En travaillant sur moi-même, je l’ai aidé à travailler sur lui et vice-versa. Nous faisions un autre bout de chemin, ensemble, main dans la main.

Au bout de 5 séances, nous eûmes la bénédiction du thérapeute qui nous dit que nous étions un très beau couple qui était toujours très uni par sa complicité. Un baume venait de s’apposer sur mon cœur.

Sachez qu’aujourd’hui, nous nous chicanons très rarement, al7amdoulillah. Nous arrivons à régler nos conflits calmement la majeure partie du temps. Bien sûr, nous haussons la voix parfois, qui ne le fait pas? Mais on sait maintenant comment gérer nos chicanes et éviter d’influencer nos enfants. Un couple ce n’est pas de toujours être en accord, mais plutôt d’accepter qu’il y aura des bas, et de s’entraider à travers ceux-ci.

More from La Grande Famille
Svp, ne dites pas à ma fille qu’elle est belle
Svp, ne dites pas à ma fille qu’elle est belle. Croyant bien...
Read More
Leave a comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

eight − 4 =