Voyager sans bébé: le retour (Partie 2)

J’écris ces lignes assise à l’aéroport de Toronto. Mon mari et moi attendons de savoir si nous rentrerons enfin à la maison sous peu…

Plusieurs fois je me suis demandé comment je commencerais mon deuxième article. Je ne pensais pas débuter par la fin de mon périple, mais j’ai maintenant décidé de le faire pour m’aider à décompresser un peu.

J’étais censée serrer mon fils dans mes bras il y a 24 heures, mais les évènements ont pris une autre tournure. Enfin arrivés à Montréal hier soir par une journée de tempête, mon mari et moi sommes restés entre ciel et terre un bon 45 minutes à attendre de savoir si nous allions atterrir de façon sécuritaire… ou pas. Finalement, il a été décidé que la piste d’atterrissage était trop glacée, et l’avion a donc fait demi-tour pour se rendre à Toronto. Or, le prochain vol Toronto-Montréal qui pouvait nous accueillir ne décollait que le lendemain à 20 h.

Le jour suivant, lorsque nous procédions à l’enregistrement, le transporteur nous a annoncé que l’avion avait été overbooked et que nous n’aurions sûrement pas de places. À ce moment, j’ai craqué et je me suis mise à prier très fort pour avoir une place sur ce vol. Ces moments d’attente semblaient plus longs que la durée totale de nos vacances. Hamdoullah (louages à Dieu), mes prières ont été entendues.

Maintenant que j’ai ventilé un peu, revenons au départ de l’aventure… Notre vol était prévu pour décoller tôt le matin. La sœur de mon mari, qui devait prendre mon fils en charge pour la semaine, m’a suggéré d’amener mon garçon la nuit précédant le jour du départ. Il ne s’agissait que d’une nuit de plus sans moi, pourtant, j’hésitais. Je pense avoir changé d’idée 20 fois en l’espace de quelques heures.

J’ai fini par me dire que la séparation serait plus douce si je le quittais une fois qu’il serait endormi. J’ai bien fait, car prendre mon temps avec lui, avant de le quitter, m’a apaisé le cœur. Je me sentais plus en confiance. Le lendemain matin, en route vers l’aéroport, j’ai appris que son réveil avait été sans pleurs et ça m’a soulagé. Je me demandais quand même comment j’allais faire pour survivre à une semaine sans voir mon petit cœur.

Dieu merci, la semaine s’est très bien déroulée; encore mieux que je l’avais prévu, en fait. Avant de partir, j’avais pris un forfait cellulaire incluant des options d’itinérance, car je voulais être joignable en tout temps et pouvoir faire des appels vidéo avec mon fils sans stresser sur les données. J’imaginais que, lors de ces appels, mon fils serait tellement excité qu’il prendrait le cellulaire de sa tante dans ses mains et que, comme il le fait lorsqu’il fait Face Time avec son cousin du même âge, il se mettrait à courir partout avec… Mais non!!! Aucune réaction! Je devais même le supplier pour avoir un bisou ou pour qu’il me parle un peu.

J’étais déçue, mais en même temps heureuse et soulagée de constater qu’il allait plus que bien. La peur qu’il me cherche sans me trouver s’est alors évaporée. Durant la semaine, il est allé quelques fois à la garderie. J’insistais, car je ne voulais pas qu’il soit complètement déconnecté de sa routine. Il y a eu des soirs où il me manquait tellement que mes larmes coulaient.

Je ne vous cacherai pas que prendre un break a fait du bien. Pouvoir ENFIN dormir sans me lever plusieurs fois la nuit. Dormir sans penser que mon garçon a sûrement perdu sa couverture et craindre qu’il ait froid. Manger 3 repas par jour sans être interrompue 1001 fois. Pouvoir réfléchir sans avoir à entendre Frère Jacques et Baby Shark en background. Prendre un bon 30 minutes pour ME préparer avant de sortir. Porter des vêtements qui RESTENT propres. Faire des activités que je n’aurais pas pu faire avec un enfant en bas âge, comme de la plongée libre et du paravoile. Tout ça était ben cool!

Finalement, je me dis que mon mari et moi avons bien fait de profiter de cette occasion unique. Ça nous a permis de relaxer, de penser à nous, de nous rappeler qu’il est important d’accorder du temps à notre couple. Cette aventure a aussi permis à mon fils d’adopter de nouvelles façons de faire les choses. Par exemple, de faire sa sieste sur le sofa (chose que je n’aurais pas cru possible!) et passer du lit de bébé au lit à une place.

Toutefois, je pense que c’est une expérience à ne faire qu’une seule fois. De la longue étreinte que mon fils m’a donnée à mon retour aux nombreux bisous et câlins que je reçois depuis nos retrouvailles, je sais que je lui ai beaucoup manqué. Ce fût une belle expérience, mais, honnêtement, aucune expérience n’est plus chère que celle d’être mère!

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