L’hospitalisation d’un enfant est un des pires cauchemars d’un parent. Tout le monde le dit à une maman enceinte : le plus important, c’est un bébé en santé.
Comme plusieurs autres choses dans la vie, c’est encore pire de le vivre que de l’imaginer. On passe par tant d’émotions, les unes plus difficiles que les autres. L’inquiétude, le désespoir, l’incompréhension, l’impuissance, l’anxiété, l’épuisement mental… l’épuisement physique.
Les premiers jours, j’étais dans le déni : je me disais que mon bébé n’avait rien, que tout ça n’était qu’un cauchemar et que je me réveillerais bientôt. Je me sentais confortée dans ce sentiment chaque fois qu’un résultat de test revenait négatif. Comme mon bébé n’allait pas mieux, le déni a commencé à prendre le bord et l’angoisse s’est installée à sa place.
J’ai lu beaucoup de choses sur Internet, et, bien sûr, on ne voit que les pires scénarios. Les médecins m’ont d’ailleurs tous conseillé d’arrêter de consulter Dr Google, car ça ne m’aiderait pas à trouver mes réponses; aucun diagnostic n’avait encore été posé.
Je me suis souvent demandé comment je pourrais trouver la force de passer à travers ces moments difficiles. On dit que Dieu ne nous teste pas au-delà de nos limites et moyens, alors j’ai prié, je L’ai prié très fort de me donner toute la force du monde. On dit aussi que rien n’arrive pour rien; que je dois rester forte et positive. Pour vrai? Oui, j’ai la foi, mais rien de positif ne peut venir de voir mon bébé souffrir, que je me disais.
Mon bébé me regardait et ses yeux me disaient : « Maman, qu’est-ce qui m’arrive? Stp, fais en sorte que ça s’arrête! » J’étais inconsolable; je prenais mon bébé dans mes bras et je pleurais toutes les larmes de mon corps… Littéralement. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps à en devenir déshydratée. Lorsque cela arrivait, mon bébé se mettait à pleurer aussi et, lorsque j’arrêtais, mon bébé se calmait. C’est là que j’ai compris : j’ai compris que mon bébé avait besoin que sa maman soit forte.
Cette épreuve continue de m’apprendre plein de choses sur moi, sur la vie, sur les autres. Je ne peux pas encore nommer toutes ces choses et encore moins les décrire. Le plus important, c’est ce que mon bébé m’a enseigné. Devant l’inconnu et l’inquiétude, j’ai peur de passer mon temps à pleurer ma peine de voir mon bébé souffrir au lieu de prendre ce temps pour l’aimer. Je dois me parler constamment et me rappeler que si mon bébé a la force de sourire malgré tout, je dois pouvoir le faire aussi. C’est ainsi que je puise ma force de surmonter cette épreuve. Sa force est devenue mienne et c’est comme ça que nous avancerons.
Je profite de ses moments d’éveil pour chanter des berceuses à mon bébé, pour lui parler et le faire sourire. Sur le moniteur, je vois les ondes qui témoignent de son bonheur et je me dis : « Tout va bien, on va s’en sortir. »
Pour le restant de mes jours, je me rappellerai de mon bébé battant, souriant et il sera pour toujours une grande source d’inspiration pour moi. Notre bataille n’est pas encore finie, mais nous accueillerons toutes les épreuves avec beaucoup de force et d’optimisme parce que nous sommes ensemble, et que c’est ça qui compte.
À la une, c’est la photo de l’EEG (électroencéphalogramme) de ma fille quand elle rit…
… Les ondes du bonheur.