Il n’existe pas dans le monde deux enfants identiques. Chaque enfant a sa propre personnalité, ses goûts, ses envies, etc. C’est d’ailleurs ce qui fait leur charme !
Les enfants autistes comme tous les enfants sont aussi uniques. Si vous connaissez un enfant autiste, vous n’en connaissez qu’un seul. « If you’ve met one person with autism, you’ve met one person with autism. »
Tous les enfants autistes ont par contre un trait commun, leur diagnostic. Le diagnostic d’autisme requiert deux critères selon le DSM-5 (le fameux manuel de diagnostics). Ces deux critères sont : des déficits de communication sociale et des comportements répétitifs et stéréotypés. Les difficultés de communication sociale sont variables : un enfant pourrait avoir de la difficulté à entrer en relation avec les autres et s’isolerait fréquemment, alors qu’un autre initiera le même type de conversation avec son ami, son père et l’inconnu de l’épicerie. De même, les comportements répétitifs et stéréotypés diffèrent d’un enfant à l’autre (ex. balancer son corps comme moyen d’autorégulation ou encore avoir un discours répétitif, toujours sur le même sujet).
Le diagnostic de l’autisme et sa définition ont beaucoup évolué dans le temps. Plusieurs recherches sont encore nécessaires pour mieux comprendre ce diagnostic tel que sa cause. La difficulté pour les chercheurs de déterminer la cause exacte de l’autisme ou encore le profil exact est reliée au fait qu’il existe plusieurs autismes. C’est entre autres pour cela qu’on l’appelle aujourd’hui le trouble du spectre de l’autisme (TSA). Les différents symptômes sont posés sur un spectre. Par exemple, certains enfants autistes ont aussi une déficience intellectuelle, mais ce n’est pas le cas de tous.
Voici un exemple de trois enfants autistes du même âge, tous uniques et attachants !
Anya, 5 ans est une petite fille enjouée. Avec ses belles boucles de cheveux et son sourire, elle ne passe pas inaperçue dans sa classe de maternelle. D’ailleurs, Anya aime beaucoup sa classe de maternelle. En raison de ses difficultés langagières, Anya est dans une classe « langage ». Depuis son intégration dans la classe, Anya développe de plus en plus ses habiletés langagières. Elle bénéficie d’ailleurs d’un enseignement adapté à ses besoins en plus de recevoir des services de professionnels pour l’aider à mieux s’exprimer. Elle apprend par exemple à raconter une histoire et à rapporter un événement. Ces apprentissages lui permettent de raconter sa journée de classe à ses parents, ce qui fait le bonheur des parents et évidemment d’Anya !
Anis vient tout juste d’avoir 5 ans. Il est reconnu comme le sportif de la famille ! Il débute sa première semaine dans une école spécialisée adaptée à ses besoins. Pour communiquer, Anis a appris à utiliser des moyens de suppléance à la communication, dont des pictogrammes et une application Ipad. Ces moyens de communication ont été très bénéfiques pour lui. Avant cela, Anis faisait plusieurs crises n’ayant pas d’autres moyens pour communiquer ses besoins. Aujourd’hui, il peut maintenant exprimer ses idées et ses émotions avec ses outils alternatifs. Il a ainsi pu partager avec son groupe d’amis des images reliées à son sport préféré le basket-ball.
Malik, 5 ans fréquente une classe de maternelle régulière. C’est un enfant rempli d’énergie, un verbomoteur amoureux de Batman. Bien que Malik ait un désir de communiquer, il éprouve de la difficulté à tenir une conversation avec les autres enfants de sa classe et avec son enseignante. Malik a souvent tendance à tenir un monologue sur le sujet de Batman, ce qui n’intéresse pas toujours les autres enfants. À l’aide de stratégies de communication, Malik apprend à respecter les tours de rôle dans une conversation et à écouter ses amis lorsqu’ils lui partagent leurs intérêts.
Anya, Anis et Malik sont trois enfants avec le même diagnostic, avec malheureusement cette même étiquette qui leur vaut plusieurs préjugés. Nous avons certes besoin de donner des diagnostics pour différentes bonnes raisons : pour nous donner un cadre de référence en clinique qui permet de regrouper des individus qui présentent les mêmes symptômes, pour développer des outils d’évaluation et d’intervention, pour faciliter la recherche sur une population cible, pour encourager le regroupement de personnes présentant la même problématique en une association, etc. Le plus grand inconvénient des diagnostics est qu’ils dépersonnalisent l’individu. On considère le trouble comme la caractéristique principale de la personne. Or, il est important de se centrer sur ce qui définit réellement un individu « sa personnalité, ses goûts, ses intérêts, etc. ».
Pour plus d’informations sur le sujet consultez le site de la fédération québécoise de l’autisme. http://www.autisme.qc.ca