Changer le monde une couche à la fois

Je ne sais pas pour vous, mais, dans mon entourage, on se préoccupe de tout ce qui entoure la parentalité. J’irais même jusqu’à dire que c’est tendance de nos jours de remettre en question tout ce qui était auparavant la norme. Des mamans issues de générations précédentes me disent souvent qu’elles n’ont jamais eu à se préoccuper de ce qu’elles consommaient ou de leurs habitudes de vie; elles y allaient avec le flot, comme on dit. De nos jours, on se préoccupe beaucoup de nutrition et de saines habitudes de vie.

L’une de ces questions concerne l’hygiène de nos bébé et l’environnement. Comme on le dit si bien : « pour changer le monde, il faut commencer par soi. » Alors voici comment nous pouvons changer le monde une couche à la fois.

Si on m’avait demandé, il y a deux ans, si j’allais utiliser des couches lavables, j’aurais, avant toute chose, demandé : « Quoi? Ça existe ça? » Ensuite, j’aurais répondu, sans l’ombre d’une hésitation et sans pouvoir cacher mon dégoût : « Pas pour moi! ».

Depuis quelques années, je ne supporte plus les serviettes hygiéniques féminines jetables. Aussi, lorsque je suis tombée enceinte de mon deuxième bébé, je me suis dit : « Coudonc, moi je ne supporte pas tous ces produits chimiques quelques jours par mois alors que les bébés doivent endurer ça 24 heures par jour, tous les jours, et ce durant environ 2 ou 3 ans!».

C’est alors que j’ai commencé à chercher des alternatives plus naturelles et que j’entends parler des couches lavables. Non! Pas question pour moi! Je ne peux pas m’aventurer là-dedans. Alors voilà, revirement de situation : bébé est né et nous sommes aux couches lavables depuis ses deux semaines de vie. Je vous présente les mythes sur les couches lavables et les raisons qui m’ont poussée à faire ce grand virage.

C’est quoi, une couche lavable?

C’est si facile de se perdre dans le jargon du fameux monde des couches lavables à premier coup d’œil. En gros, on a un tissu imperméable (PUL) et un lange absorbant (insert). Certaines couches sont tout-en-un (TE1, all-in-one, AI1), donc l’insert est cousu au tissu imperméable. Il y a aussi des couches à poches qui sont composées d’un tissu imperméable avec une poche dans laquelle on rajoute la quantité désirée d’insert.

Il y a des couches qui se ferment à l’aide de boutons-pression et d’autres à velcro. Les couches à boutons-pression sont plus résistantes; bébé à moins de chance de les défaire seul. Les couches à velcro sont ce qui ressemble le plus à une couche jetable, mais peuvent abîmer le tissu durant le lavage.

En ce qui concerne les grandeurs, il y a des marques qui vendent des couches par taille (exemple 1, 2 ou 3), mais la plupart des marques offrent des couches de tailles uniques, qui font de la naissance à la propreté et s’ajustent à bébé à l’aide de boutons-pression.

Les inserts peuvent être à base de fibres naturelles (coton, bambou, chanvre, etc.) ou synthétiques (microfibre). Chaque matière a ses avantages et inconvénients. De même, le degré et la vitesse d’absorption varient.

Il y a plusieurs autres modèles de couches et d’inserts pour que chacun y trouve son compte, mais ceux que j’ai nommés sont les plus populaires.

Les couches lavables aujourd’hui sont si belles! Comme un accessoire mode qu’on fait porter à bébé. On peut les magasiner, choisir nos couleurs et motifs, et les assortir à ce que bébé porte.

L’entretien

« Moi, me mettre la main dans le caca, non merci! » On peut s’entendre sur quelque chose pour commencer? Qu’on change une couche lavable ou jetable, on doit quand même manipuler les merveilleux déchets naturels de notre rejeton. Une fois le changement de couche terminé, la jetable va aux poubelles et la lavable dans un panier direction salle de lavage. « Ouais, mais ça doit être dégueulasse laver ça », me suis-je dit au début. Laissez-moi vous rassurer; c’est beaucoup moins pire qu’on le pense.

J’avais lu que les couches lavables sentent beaucoup moins fort que les jetables et, par expérience, je vous jure que c’est vrai. Le lavage se fait aux trois jours environ pour une vingtaine de couches. Pour un bébé allaité exclusivement, les couches peuvent être déposées dans la laveuse directement, car les selles sont hydrosolubles. Pour les bébés nourris à la formule ou qui ont commencé les solides, il est possible de se procurer des feuillets (jetables ou lavables) qui se posent à l’intérieur de la couche et qui ramassent le plus gros des selles qui finiront dans la toilette (il est conseillé ici que le feuillet ne soit pas jeté dans la toilette, mais seulement les selles) ou à la poubelle. Honnêtement, en tant que parent, deux brassées de plus par semaine, ça se gère très bien.

Investissement

Chaque couche coûte entre 7 $ (celles venant de Chine) et 30 $ (confection locale). Pour certaines personnes, l’investissement initial peut être important sachant qu’on doit se procurer environ 24 couches pour un bon roulement. Pour un ensemble complet, incluant les accessoires, on débourse entre 200 $ et 750 $. Même si ça semble un gros montant à débourser d’un coup, à long terme c’est une économie importante que l’on fait.

J’aimerais rajouter que, côté économique, il est possible de revendre ses couches, les utiliser pour un deuxième, voire troisième enfant, les redonner à une œuvre de charité, même bénéficier d’une subvention de sa municipalité, s’il y a lieu. Pour un enfant aux couches jetables, on utilise environ 5000 couches de la naissance à la propreté, ce qui équivaut à un déboursé d’au moins 1500 $ qui finiront aux poubelles. À méditer!

Pour notre belle planète

Imaginez 5000 couches… 5000 couches enfouies dans le sol qui prendront des centaines d’années à se dégrader. Imaginez ce nombre et multipliez-le par le nombre d’enfants dans votre quartier, dans votre ville. C’est immense!

Imaginez le nombre de produits chimiques et pétroliers qui sont utilisés dans ces couches, dont certains ont été reconnus comme cancérigènes. La peau de bébé est très perméable et absorbe beaucoup plus que la peau d’un adulte.

Imaginez que 5000 couches jetables équivalent à 24 couches lavables. Donc, une couche lavable remplace 208 couches jetables.

Ceux qui me connaissent savent que je suis loin d’être « grano ». J’ai juste pesé le pour et le contre; les côtés hygiénique, écologique et économique ont pesé beaucoup plus lourd que la charge de travail que l’entretien des couches requiert.

Aujourd’hui, si on me demande quel est mon regret face aux couches lavables, je réponds : « J’aurais voulu connaître leur existence bien avant, pour mon premier bébé. » Et vous, pour quelles raisons feriez-vous le changement aux couches lavables?

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