Let’s talk about SEXE

Mon aînée a 5 ans et déjà, elle est consciente des limites de son corps. Du moins, je les lui enseigne. Mon mari et moi pensons qu’il est important, euh, non, primordial, que Lily connaisse son corps. Par connaître son corps, je veux dire qu’elle sait ce qui différencie les filles des garçons, par exemple, ou encore ses limites. Elle sait ce qui est à elle et ce que personne sous aucune circonstance n’a le droit de regarder ou de toucher.

Je me suis fait beaucoup juger à cause de mon ouverture sur le sujet avec ma fille. Pour moi, c’est important qu’elle sache qu’elle peut me poser toutes les questions possibles, d’être transparente avec elle et à mon avis, ce n’est pas à 12 ans qu’on établit un lien de confiance. Je réponds toujours aux questionnements de Lily et ce, peu importe la question. Évidemment, je réponds selon sa compréhension. Ainsi, à la fameuse question « Maman, les bébés viennent d’où ?» j’ai tout simplement répondu comme il me semblait le plus juste, pour une enfant de 4 ans.

Je n’aime pas mentir à mes enfants : leur faire croire des histoires, ce n’est pas mon truc. OK, elle croit un peu à la fée des dents, mais c’est inoffensif. Ce que je veux dire par là, c’est que ce n’est pas mon fort de lui dire qu’il y a des choux dans lesquels poussent des bébés. Au même titre que je ne suis pas allée dans le gros détail : elle n’a clairement pas l’âge ni la maturité pour ça. Mon conjoint n’est pas toujours d’accord avec mes réponses, car nous avons parfois une différente vision de certains sujets, mais ça, ça se discute entre nous. J’ai une vision très libre et ouverte de la sexualité, surtout quand ça concerne celle des autres, et je ne veux surtout pas que ma fille soit celle qui pointe du doigt dans la cour d’école. Because, let’s face it, en tant que communauté, on a encore un peu besoin de grandir de ce côté.

Nos parents sont de cette génération qui se sont fait asseoir, la veille de leur mariage bien souvent, et se sont fait tout déballer par leur parent à eux (du même sexe, obviously). Traumatisante la première nuit de noce, non? Notre génération s’en est sorti un petit peu mieux (petit peu ), grâce à l’accès internet et surtout au blabla dans les cours d’école. Mais malheureusement, bien encore, j’entends des histoires d’horreur. On connaît toutes une fille qui a eu ses règles et qui ne savait même pas ce que c’était. Et maintenant, que dire de la génération de nos enfants? T’sais, la génération hypersexualisée là, qui a accès à un film porno plus rapidement qu’à une page Wikipédia?

Mon idée à moi, c’est qu’en répondant à toutes les questions de Lilyann, sans inclure la religion (parce qu’on s’entends qu’à 5 ans, ce n’est pas le moment), bien je deviens une ressource fiable pour elle. Je deviens son «Google» du sexe (ou de tout autre sujet d’ailleurs). Alors, quand elle aura 10-11-12-13-14-15 ans, et qu’elle aura une question sur XYZ, bien au lieu d’aller demander à sa chum de fille qui a entendu je ne sais trop quoi de l’amie de sa grande sœur, elle viendra me voir, elle saura que je ne la jugerais pas pour sa question et que je lui répondrai le plus honnêtement que possible.

On souhaite tous que nos enfants soient des Saints et qu’ils attendent le mariage et blablabullsh*tblabla. Je le souhaite bien gros moi aussi, mais je me dis que si un de mes enfants avait à expérimenter, bien au moins grâce aux informations que je lui aurais donné, elle sera assez intelligente pour se protéger.

Et il est important de clarifier quelque chose. Parler de sexe avec son enfant, ce n’est pas juste d’expliquer comment on fait l’amour. C’est lui enseigner les limites de son corps, c’est d’apprendre aux jeunes filles à respecter leur corps et aux jeunes garçons à respecter les filles, c’est leur apprendre qu’ils sont différents, que leur corps changera, que tout ce qu’ils vivront sera normal. C’est leur enseigner que c’est correct d’aimer, qu’ils ont droit d’être attiré par une autre personne. C’est de leur dire que vous êtes là, no matter what, et qu’ils peuvent venir vous voir s’ils ont des inquiétudes.

Alors, posez-vous la question : préfériez-vous que votre enfant s’informe via un autre enfant/porhub/des ouï-dire, ou qu’il vienne vous voir sans gêne ou hésitation et que vous lui donniez la bonne info?

 

 

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